Une marketplace collaborative dans le secteur de l’alcool ? [Interview de TrocWine]

4 min lecture 29 juillet 2021

Digitalisation, application mobile, e-commerce, géolocalisation… le secteur des vins et spiritueux est bouleversé par toutes ces innovations au service de nouvelles manières de consommer. Dans notre tour d’horizon entamé à l’automne manquait les plate-formes collaboratives qui bousculent les acteurs traditionnels dans de nombreux secteurs. Je rencontre aujourd’hui Arthur Tutin, le fondateur de TrocWine : la première plate-forme d’échange.

 

Bonjour Arthur et tout d’abord bon anniversaire puisque TrocWine.com a soufflé sa première bougie il y a peu. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai commencé mon parcours entrepreneurial en 2010 avec mon Bac en poche. J’ai lancé Bee of the World qui promettait de dénicher et de faire découvrir des miels rares et intouchés. C’est ainsi que j’ai pris goût à dénicher des crus d’exception.

Et c’est ainsi que vous est venu l’idée de TrocWine ?

En partie. Historiquement c’est effectivement une idée qui trottait dans ma tête. J’ai eu une série d’échange avec la bloggeuse MissVickyWine qui organise des Vinocamp. J’ai donc présenté mon idée lors d’une session à Lisbonne et j’ai reçu le prix du public.

trocwine_vicky-vinocamp

Cela m’a conforté dans l’idée de m’y mettre rapidement. La structure montée et les fonds trouvés, j’ai ouvert TrocWine en novembre 2015.

TrocWine, c’est le moyen à budget iso de diversifier sa cave. C’est également revenir sur les piliers du vin : l’échange et le partage.

Comment fonctionne TrocWine ?

Un schéma vaut mieux qu’une longue explication.

trocwine_mode-emploi_RAJA-interview

 

Avez-vous eu des surprises durant cette première année ?

Le fait que les professionnels (cavistes, mais également les châteaux !) utilisent également la plate-forme pour diversifier leur propre cave !

TrocWine en quelques chiffres ?

  • 1000 clients (90% d’amateurs, 5% d’experts, 5% de néophytes)
  • 1000 références de bouteilles (dont 90% de Grands Crus et Premiers Crus)

Quels sont les projets de TrocWine pour 2017 ?

Nous avons plusieurs projets dans les cartons mais je ne peux communiquer pour l’instant que sur le développement des TrocParty. Effectivement, nous organisons des événements dédiés à l’échange de bouteille auxquelles s’ajoutent des dégustations, le tout dans des lieux gastronomiques atypiques. Les participants bénéficieront à chaque fois de tarifs négociés sur la carte. Nous souhaitons poursuivre le développement de ces événements.

Comment la consommation de vins & spiritueux va-t-elle évoluer au cours des prochaines années ?

  • Les gens tendent à réduire fortement le volume au profit de crus de qualité. Cette consommation plus ciblée va faire croître le nombre d’amateurs.
  • Le digital réduit le nombre d’intermédiaires. La consommation direct producteurs va prendre une part de plus en plus significative du marché global avec une conséquence probable : une réduction du prix du produit final.  Selon le dernier baromètre SoWine 2016, 50% des achats en ligne ont été effectués directement auprès du producteur cette année !
  • Le e-commerce spécialisé va se populariser. Les succès des sites LesGrappes.com et WineRépublik.com sont là pour en attester.

Cependant on achète un vin quand on le connait. Croire qu’un nom et une photo d’étiquette suffiront à convaincre le consommateur d’acheter en ligne est une erreur.

Il y donc un travail général de tous les acteurs pour démocratiser le vin. Le digital, la vidéo, les communautés en ligne… sont autant de levier de communication et de canaux pour évangéliser le consommateur.

Justement, vous êtes également l’un des membres fondateurs de la WineTech qui regroupe des start-ups qui ont vocation à aider les acteurs traditionnels à se digitaliser aux bénéficies du consommateur. Comment voyez-vous le secteur du vin et des spiritueux évoluer ?

L’objectif de la WineTech est double :

  • Tout d’abord, rapprocher le vin du grand public via le digital (application, e-commerce, blog, vidéo, intelligence artificielle, etc.). En ce sens, l’effort est donc à l’évangélisation à laquelle je faisais référence auparavant.
  • C’est également un collectif d’initiatives innovantes et concrètes qui travaillent à convaincre les acteurs traditionnels d’entreprendre à moindre coût leur transformation digitale. Je ne vous cache pas que nous nous regroupons aussi pour accroître notre visibilité au sein de l’écosystème start-up français global.

 

Une dernière chose à ajouter ?

Oui, ce serait intéressant pour vos lecteurs de partager quelques résultats des dernières études. Je pense particulièrement au sondage IFOP pour Vin & Société mais aussi le dernier baromètre SoWine.

sowine-2016_resultats

https://blog.raja.fr/interview-trocwine-collaboratif-digital-vin

C’est fait, merci Arthur et bonne continuation !

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