Digitalisation de la supply chain : où en est-on ? Vers où va-t-on ?

Digitalisation de la supply chain : où en est-on ? Vers où va-t-on ?

10 min lecture 28 août 2024

Selon une étude PwC de 2023*, 89% des directions supply chain sont convaincues que le digital et les nouvelles technologies auront un impact majeur sur leur activité à horizon 5 ans. Parmi les risques que le digital pourrait limiter cités par les personnes interrogées dans l’étude, on compte notamment la volatilité de la demande, les pénuries de matières premières, ou encore la pression sur les coûts.

Mais qu’en est-il de la digitalisation de la supply chain aujourd’hui ? Et vers quoi tend-on à l’avenir ?

Cet article, basé sur les chiffres issus de cette étude et sur les témoignages des intervenants de notre livre blanc “À quoi ressemblera l’entrepôt du futur ?”, vous éclaire sur la situation.

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Digitalisation de la supply chain : des promesses alléchantes

Si l’on parle autant du digital appliqué au supply chain management, ce n’est pas qu’une affaire de tendance passagère. Bon nombre de spécialistes de la gestion logistique témoignent d’ores et déjà des gains que la digitalisation peut apporter à une entreprise.

Parmi ces gains attendus de la digitalisation de la supply chain, voici ceux qui reviennent le plus :

  • Une augmentation de la productivité. Grâce à l’automatisation dans l’entrepôt, la cadence peut être plus élevée. D’ailleurs, 61% des directions supply chain considèrent l’amélioration de la productivité comme un apport essentiel du digital.
  • Une traçabilité améliorée. Les outils digitaux permettent une meilleure gestion des stocks, ainsi qu’un suivi des marchandises de bout en bout de la supply chain. Raison pour laquelle 67% des directions supply chain considèrent la visibilité de bout en bout comme un apport essentiel de la digitalisation du transport.
  • Une optimisation des coûts sur toute la chaîne logistique. L’automatisation de nombreux process logistiques, associée à diminution du risque d’erreurs liées à l’humain, permet de réduire les coûts logistiques et transport significativement.
  • Une réduction de l’impact environnemental. Par l’optimisation du remplissage des colis, des véhicules et des tournées de transport, mais aussi grâce à une meilleure traçabilité de la consommation énergétique, la digitalisation de la supply chain a un impact RSE important.
  • Une amélioration de la gestion prévisionnelle de la chaîne logistique. Il existe des systèmes de prédiction, qui permettent d’anticiper les ruptures de stock, les problèmes d’approvisionnement et la demande, pour adapter la production et la distribution au marché réel.

Globalement, la promesse de la digitalisation de la supply chain est d’apporter une meilleure réactivité et rentabilité aux entreprises, les rendant ainsi plus compétitives.

Quelles sont les technologies digitales actuelles et à venir pour la supply chain ?

Focus sur les technologies de digitalisation de la supply chain déjà bien intégrées aux entreprises, et leur avenir dans les années qui suivront.

Logiciels logistiques & intelligence artificielle

L’état de l’art

Actuellement, il existe déjà sur le marché bon nombre de logiciels logistiques qui simplifient la gestion de la supply chain pour les entreprises.

  • L’Entreprise Resource Planning (ERP) rend plus simple la gestion des processus d’approvisionnement. Cependant, il s’agit de logiciels souvent complexes à implémenter et coûteux. Raison pour laquelle seules 15% des supply chain utilisent les solutions spécialisées pour couvrir le processus d’approvisionnement.
  • Le Warehouse Management System (WMS) rationalise la gestion des stocks et de l’entreposage de manière significative. 54% des directions supply chain considèrent d’ailleurs l’amélioration des niveaux de stock comme un apport essentiel du digital.
  • Le Transport Management System (TMS) permet une gestion du transport optimisée, avec à la clé, une amélioration des coûts logistiques et de la rapidité de la livraison. 73% des supply chain s’appuient sur ce type de solution spécialisée pour planifier leur transport.

En parallèle, l’avènement de l’intelligence artificielle, et notamment de ChatGPT, fait bouger les lignes dans plus d’un service logistique et supply chain. L’IA générative qui permet d’ores et déjà aux gestionnaires du secteur d’améliorer plusieurs process : prédictions logistiques, automatisation de la négociation avec les fournisseurs, analyse de données pour optimiser l’organisation de l’entrepôt…

Pour creuser le sujet, rendez-vous sur notre article : ChatGPT et supply chain : quel impact de l’IA générative sur vos process ?

Et à l’avenir ?

C’est une certitude : dans les temps à venir, les entreprises vont de plus en plus avoir à leur disposition des données sur leurs clients, leur marché, et leur historique de gestion. Autant de données qui pourront être utilisées pour nourrir les intelligences artificielles – technologies qui vont s’implémenter de plus en plus dans les logiciels logistiques, pour devenir plus puissantes.

Plusieurs tendances à venir se dégagent de ce constat :

  • La maintenance prédictive, qui permettra d’identifier automatiquement des matériaux ou produits défectueux, et donc, de prédire des besoins de maintenance (par exemple, sur les robots).
  • L’analyse prédictive. Il existe déjà des logiciels d’Advanced Planning System (APS), qui étudient les données historiques de l’entreprise et de son environnement business pour prédire l’avenir en termes de risques, de tendances, d’opportunités. La puissance de ces logiciels va se renforcer, pour permettre aux supply chain d’être plus agiles encore.

Mécanisation

L’état de l’art

La mécanisation est entrée dans bien des process logistiques, pour alléger le travail des opérateurs sur toute la supply chain, depuis les approvisionnements jusqu’au transport.

  • Le Voice Picking, soit la commande vocale, rend la préparation de commande plus simple pour les opérateurs en les dirigeant vocalement vers le bon emplacement où sélectionner les produits dans l’entrepôt.
  • Les machines de préparation de commande ont été adoptées par bon nombre de services logistiques. Banderoleuses pour automatiser en partie ou totalement le filmage des palettes, cercleuses pour rendre plus aisé le cerclage des colis ou des palettes, machines de calage papier ou à coussins d’air, pour simplifier la mise en colis…
  • Les convoyeurs sont présents dans les entrepôts de grande et moyenne taille. Ces technologies mécanisées permettent de limiter les flux physiques dans l’entrepôt, et d’augmenter la cadence de préparation de commandes.

Et à l’avenir ?

On peut faire l’hypothèse qu’à l’avenir, la mécanisation va de plus en plus laisser place à la robotisation. L’idée : automatiser au maximum les process et les systèmes sur la supply chain. Vous allez en découvrir plus sur cette notion dès maintenant.

Robotisation

L’état de l’art

Les robots ne font plus partie de l’univers de la science-fiction, et s’invitent d’ores et déjà dans l’entrepôt.

  • Les techni-robots sont d’ores et déjà capables d’aller sélectionner des produits dans une palette ou dans un bac plastique, pour les remettre par la suite dans un autre contenant.
  • Les Autonomous Mobile Robots (AMR) sont des robots qui peuvent analyser l’environnement pour s’y adapter, et se déplacer dedans. Il s’agit de robots-navettes qui naviguent de manière indépendante dans les entrepôts, pour transporter des charges lourdes.

En parallèle, s’ils ont fait beaucoup de bruit, les exosquelettes qui permettent aux opérateurs de porter des charges lourdes de manière moins impactante présentent pour l’heure peu d’intérêt pour la fonction logistique. En effet, les entreprises s’en dotent encore peu, dans la crainte d’augmenter le côté monotone et mono-tâche des missions des opérateurs.

Et à l’avenir ?

Comme vous l’avez lu plus haut, la robotisation a probablement de beaux jours devant elle. À mesure qu’ils vont se démocratiser, les AMR pourraient remplacer les convoyeurs, qui sont beaucoup moins flexibles que ces robots-navettes.

On peut également parier sur le fait que la robotisation sorte de l’entrepôt lui-même, pour investir d’autres parties de la supply chain. Ainsi, on pourrait voir dans les années à venir le lancement de camions autonomes, ou bien le développement des casiers connectés grâce auxquels les clients peuvent retirer les marchandises en toute autonomie.

IoT (Internet of Things, ou objets connectés)

L’état de l’art

L’IoT désigne tous les objets connectés à l’aide de capteurs, et reliés à des systèmes informatiques.

Pour l’heure, les entrepôts se reposent encore beaucoup plus sur le système de code-barre Mais certains entrepôts se dotent de systèmes IoT (caméras, capteurs de température, de mouvement…) qui viennent capter de la donnée dans l’entrepôt, pour alimenter leurs logiciels en place.

  • Les systèmes de Machine Vision donnent la possibilité de suivre via des caméras intelligentes les déplacements dans l’entrepôt – par exemple, pour suivre le parcours d’un opérateur logistique et assurer le contrôle qualité.
  • Les détecteurs de mouvement peuvent permettre, par exemple, d’éteindre des appareils électriques ou des lampes dans les zones de l’entrepôt les moins exploitées, pour réduire la consommation énergétique.

Et à l’avenir ?

À l’avenir, une technologie IoT va très probablement exploser : le RFID. Il s’agit d’une puce directement apposée sur le produit, qui remplacera le code-barre. Ainsi, l’information de traçabilité du produit dans la supply chain sera directement porté par la marchandise, pour encore plus améliorer son suivi tout au long de la chaîne logistique.

Enfin, on peut miser sur l’intégration de l’IoT sur toute la chaîne logistique. Par exemple, pourquoi ne pas envisager d’apposer des capteurs dans les véhicules de livraison, pour s’assurer que les marchandises sont délivrées dans les meilleures conditions (dans les camions frigorifiques, par exemple) ?

Compétences de la supply chain : comment prévoir l’avenir ?

La digitalisation de la supply chain n’a pas uniquement des conséquences sur les process des entreprises, mais aussi sur les humains qui y travaillent.

Tout d’abord, il faudra envisager d’intégrer aux organisations de nouveaux profils pour gérer ces technologies digitales. Des spécialistes de la data devront gérer l’intelligence artificielle et ses biais, tandis que des ingénieurs logistiques pourront améliorer en continu ces systèmes digitaux.

Qui plus est, il faut également noter que, plus la technologie et l’innovation pénétreront dans l’entrepôt, plus le niveau de compétences de base des collaborateurs devra être élevé. Il deviendra essentiel de former les opérateurs à maîtriser ces technologies, et à assurer leur maintenance. Ces opérateurs devront également devenir de plus en plus autonomes face à la technologie… qui ne les remplacera certainement jamais totalement !

Alors, prêt à voir l’avenir de la digitalisation de la supply chain émerger ?

* 3ème édition de l’étude PwC France Digital Supply Chain

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