Les clients le demandent, les prestataires le prennent en compte et la planète le réclame : il est aujourd’hui indispensable de repenser ses process et ses pratiques par rapport à son empreinte carbone.
En guise d’inspiration, nous avons interviewé Thibault Rebattu, directeur général adjoint de l’entreprise e-commerce Greenweez. Il nous partage les avancées menées en termes de réduction d’empreinte carbone, et sa vision de l’avenir du e-commerce au regard de l’environnement.
Pour commencer, parlez-nous un peu de Greenweez…
Greenweez a été fondée il y a 11 ans maintenant, en 2008. L’entreprise s’est directement installée sur le lac d’Annecy, dans un écrin de nature et de verdure, entre les montagnes… Un lieu qui porte la promesse de l’écologie, et qui donne envie de se battre pour préserver l’environnement !
Les fondateurs ont été de véritables visionnaires : ils étaient précurseurs, à la fois dans le bio et dans le e-commerce, qui étaient des caractéristiques de la société moins marquées qu’à l’heure actuelle.
Greenweez a commencé par distribuer des produits d’entretien et d’hygiène écologiques. Mais, comme les clients demandaient beaucoup de produits alimentaires, nous avons développé cette offre. Nous sommes désormais les leaders du bio online en France et en Europe.
Au-delà de vos produits, vous êtes également engagé dans de nombreuses actions écologiques…
Tout à fait ! Nous travaillons avec des associations mais aussi avec des écoles, où nous sensibilisons les plus jeunes aux bonnes pratiques écologiques. Nous communiquons aussi beaucoup sur les réseaux sociaux, pour évangéliser le plus grand nombre au respect de l’environnement, au bio, au zéro-déchet…
D’où vous vient cet intérêt pour l’écologie ?
Chez Greenweez, nous nous sommes rendus compte très tôt de l’urgence écologique, et nous avons eu pour vocation de rendre le bio accessible à tous. L’accès à ces produits ne pouvait pas rester l’apanage d’une fraction de la population disposant de moyens élevés. Il fallait démocratiser le bio, en proposant une offre large au bon prix.
Et d’un point de vue personnel… J’ai rejoint Greenweez il y a quelques années, et je suis ravi de pouvoir aligner mes valeurs de la vie quotidienne à celles de mon entreprise. C’est un formidable défi, qui permet de se donner à fond : plus nous nous développons, mieux c’est pour la planète !
D’un point de vue logistique, quel a été le parcours de Greenweez pour réduire son empreinte carbone ?
Nous avons toujours voulu diminuer au maximum notre empreinte carbone.
Seulement, en 2008, le e commerce n’en était pas encore au stade de réflexion écologique où il est désormais.
Cela fait réellement 2 ans qu’on sent une évolution dans la perception des prestataires logistiques :
- Les transporteurs font des investissements massifs dans les flottes de véhicules Green
- Les cartonniers développent des alternatives à leurs produits plastique
Il est donc plus facile de faire des choix de matériaux davantage respectueux de l’environnement…
Nous avons toujours essayé de trouver les partenaires adéquats pour nous accompagner, des gens qui partagent cette ADN écologique avec nous.
Nous faisons face à des acteurs de plus en plus volontaristes, qui veulent participer à la réduction de l’empreinte carbone de leurs clients.
Quels défis avez-vous rencontré dans cette aventure de la logistique e-commerce écologique ?
Un challenge me vient à l’esprit : celui des acteurs du e-commerce alimentaire, qui proposent une offre variée qui demande une ingénierie logistique assez poussée. Notre gamme de produits va du petit paquet de chips très fragile au Kombucha, des jeux pour enfants aux produits de maison.
Le grand défi est alors d’avoir une empreinte carbone la plus faible possible, en termes d’emballage et de calage notamment, tout en limitant le niveau de casse au maximum. Nous adoptons une approche pragmatique pour gérer au mieux l’équation protection des marchandises versus empreinte carbone.
Quelle solution avez-vous trouvé pour réduire l’empreinte carbone de votre calage ?
Nous travaillons avec RAJA depuis plusieurs années déjà ; ils connaissent bien nos problématiques et nos besoins. Ainsi, dès que le produit WrapPack Protector est sorti, ils sont venus vers nous, et nous avons mis les premières machines en place très rapidement.
Cette solution nous a permis de baisser de 70-75% nos émissions de matériaux plastique : une belle avancée.
Quel impact cette nouvelle solution a-t-elle eu sur votre préparation de commande ?
L’impact a été important, dans le sens où, aujourd’hui, nous n’avons plus un seul process standard de calage qui nous ferait gagner du temps. Chaque typologie de commande possède son propre process. Mais nous faisons le choix tout de même de gagner en éco-responsabilité quitte à augmenter le temps de préparation.
Et la machine WrapPack Protector reste très simple à utiliser : nous avons formé très aisément nos préparateurs à l’outil, et chaque poste de préparation de commande en possède désormais un.
Quelles perspectives avez-vous pour les années à venir en termes d’éco-responsabilité ?
L’ADN de Greenweez, c’est d’être “engagés, pas parfaits”. Nous souhaitons ne pas être moralisateurs vis-à-vis de la problématique de l’environnement, rester positifs et embarquer le plus de gens que possible avec nous dans ce défi.
Nous continuons nos efforts en interne :
- Nous visons le 100% sans plastique très rapidement ; pour ça, nous avons besoin que les cartonniers continuent à proposer des solutions innovantes.
- Nous voulons continuer notre travail sur les cartons à réutiliser. Pour cette période de fêtes 2019, nous avons déjà lancé des sapins de Noël découpables et coloriables. Nous travaillons en ce moment même sur le design de dominos à partir de carton recyclé.
- Nous voulons travailler avec une flotte de transporteurs Verts. Il s’agit de l’empreinte carbone majeure du e-commerce, et il nous faut trouver des solutions pour lutter contre.
Tous ces challenges sont des défis très positifs à relever, et nous allons y arriver !
Comment voyez-vous l’avenir du e-commerce, en termes d’éco-responsabilité ?
Si, chez Greenweez, réduire notre empreinte carbone fait partie de notre culture d’entreprise, ce n’est pas encore forcément le cas d’un certain nombre d’e-commerçants.
Cependant, cette notion d’éco-responsabilité entre désormais dans l’ADN des clients. Or, les clients ont le pouvoir : on sent bien qu’ils vont obliger les e-commerçants à adopter cette responsabilité environnementale. S’ils demandent cette démarche, ils l’obtiendront forcément.
Merci à Thibault Rebattu pour le temps accordé pour cette interview, qui donne envie d’aller plus loin dans l’éco-responsabilité.